13e rente AVS: la victoire de la solidarité

Le commentaire du rédacteur en chef suite à l’acceptation de l’initiative pour une 13e rente AVS.
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Rémy Chételat
Rémy Chételat
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Après une vive discussion autour de la table, la famille s’est mise d’accord. Entre ceux qui aspiraient à offrir une attention bien méritée aux grands-parents et ceux qui trouvaient que le cadeau était trop cher, le vote final a donné hier raison aux premiers. Et c’est tant mieux: la 13e rente AVS a obtenu l’aval du peuple suisse et des cantons.

Belle victoire donc pour la gauche syndicale, alors qu’il n’est pas facile de mener à bon port une initiative, a fortiori sur l’AVS. La période, marquée par une baisse du pouvoir d’achat, était propice à un tel ajustement. Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse, a été étincelant de conviction. L’opposition de droite a surestimé ses muscles en renonçant à présenter un contre-projet à l’initiative. Au final, dépassant le clivage politique gauche-droite, le peuple a tranché et a décidé d’augmenter la rente AVS de 8%. Cet argent offrira un supplément d’aise aux aînés les moins fortunés, ceux qui ont travaillé toute leur vie à la prospérité du pays et qui, une fois à la retraite, peinent à vivre décemment.

Quelques idées dorment dans des classeurs fédéraux: la micro-taxe sur les transactions boursières ou l’imposition des robots.

La clarté du vote rassure. Il aurait été décevant qu’une barrière de röstis divise le pays sur une question qui touche de si près les gens. La Romandie a été unanime, le Jura s’illustrant une nouvelle fois par son insigne sens de la solidarité à l’égard des moins favorisés. Le redouté affrontement de générations ne s’est pas produit; les jeunes n’ont certainement pas été moins nombreux que leurs aînés à voter favorablement à la 13e rente AVS.

Demeure la question du financement de ce coup de pouce aux aînés. Vu l’impact négatif sur le pouvoir d’achat, une hausse des cotisations AVS et de la TVA doit rester modérée. Alors que l’espérance de vie s’allonge et que les jeunes générations perdent en effectif et tendent à privilégier le travail à temps partiel, il faut songer à d’autres pistes. Quelques idées dorment dans des classeurs fédéraux: la micro-taxe sur les transactions boursières ou l’imposition des robots et autres dispositifs électroniques qui remplacent des emplois dans les entreprises.

Le Quotidien Jurassien

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