À Porrentruy, des associations s’opposent à la création d’un parking proche d’une zone naturelle

La Municipalité prévoit de créer un parking pour accéder aux infrastructures sportives du Banné. Elle a décidé qu’il devrait compter 36 places au lieu des 96 prévues initialement. Mais pour les défenseurs de l’environnement, qui vont déposer un recours, ce parking ne doit pas voir le jour.
Géraldine Ischer, Marc Tourette et Nicolas Comment (de gauche à droite) posent sur l’un des deux terrains du Banné. Un bike park et un accrobranche pourraient voir le jour dans le secteur.
Géraldine Ischer, Marc Tourette et Nicolas Comment (de gauche à droite) posent sur l’un des deux terrains du Banné. Un bike park et un accrobranche pourraient voir le jour dans le secteur.

Géraldine Ischer, Marc Tourette et Nicolas Comment (de gauche à droite) posent sur l’un des deux terrains du Banné. Un bike park et un accrobranche pourraient voir le jour dans le secteur.

© BIST/Robert Siegenthaler

Maxime Rérat
Maxime Rérat
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Les infrastructures sportives du Banné, sur les hauteurs de Porrentruy en direction de Fontenais, n’ont pas fini de faire couler de l’encre. Plusieurs associations environnementales se sont lancées l’an dernier dans un bras de fer avec les promoteurs de différents projets sur cette colline, dont deux sont encore d’actualité: le Jura Bike Park et l’accrobranche. Une opposition a été déposée contre le bike park, une autre contre l’accrobranche et une troisième contre un parking que la Municipalité souhaite construire sur le site. Les défenseurs de l’environnement jugeaient sa capacité – 96 places prévues – disproportionnée.

Alors qu’une décision se fait attendre concernant les recours contre le Jura Bike Park et l’accrobranche, une solution intermédiaire est proposée pour le parking: il pourrait se faire, mais avec une capacité réduite à 36 places..

Pas de quoi rassurer les associations qui mènent la lutte: "C’est une petite victoire, mais ça reste démesuré", a souligné mardi en conférence de presse Géraldine Ischer, chargée d’affaires à Pro Natura Jura. L’association va faire recours contre cette décision devant la Cour administrative, avec Pro Natura Suisse et la Société des sciences naturelles du pays de Porrentruy.

Une zone d’importance nationale

Les opposants soulignent le fait qu’il existe déjà un parking à l’Oiselier, à quelques minutes à pied du site du Banné. Utiliser ces places existantes – et généralement vides en soirée ainsi que le week-end – permettrait d’éviter la création d’un nouveau parking, selon Pro Natura Jura.

"Le gros problème si l’on fait un parking au Banné, ce sera le passage des véhicules et le dérangement qu’ils provoqueront", a pointé Géraldine Ischer. Car la colline du Banné, d’une surface d’environ 40 hectares, comprend de nombreuses espèces végétales, animales et des surfaces boisées, sans oublier une réserve naturelle de Pro Natura à proximité du lieu prévu pour le bike park. "Il faut voir la colline dans son ensemble", a déclaré Marc Tourette, responsable des réserves à Pro Natura Jura. La zone, qui regroupe notamment 116 espèces d’abeilles et 16 espèces de chauves-souris, est reconnue d’importance nationale, a-t-il insisté.

"Même une petite augmentation du dérangement peut avoir un effet sur les populations."

"Dès qu’on a créé un aménagement routier, ça engendre une augmentation du trafic. Or le Banné est un lieu à préserver", a ajouté Marc Tourette. "Même une petite augmentation du dérangement peut avoir un effet sur les populations", a expliqué Géraldine Ischer.

Vision "dommageable pour toute une jeunesse"

Différentes séances de conciliation ont eu lieu ces derniers mois entre les opposants et la Municipalité. "On est entré sur plusieurs points, comme la réduction du nombre de places de parking, indique le maire de Porrentruy Philippe Eggertswyler qui se dit "déçu, triste et en colère" de la tournure des événements. "Les projets au Banné favoriseront l’économie touristique. Il y a une attente autour de l’accrobranche, notamment de la part des écoles. La vision de Pro Natura est dommageable pour toute une jeunesse", assène-t-il. Le maire souligne par ailleurs que les promoteurs du Jura Bike Park sont allés "bien au-delà des exigences environnementales du canton. C’est démotivant pour ces gens qui s’investissent."

Philippe Eggertswyler rappelle que le Plan d’aménagement local, qui définit le Banné comme zone de loisirs, a été révisé il y a une dizaine d’années. "Pro Natura ne s’est pas manifesté à ce moment-là", regrette-t-il. L’association souhaite aujourd’hui que la colline passe en zone agricole pour empêcher le développement d’infrastructures sportives. Cela signerait aussi la disparition des terrains de football et de rugby présents sur le site.

Le Quotidien Jurassien

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