À Tramelan, le mystère de la fuite d'eau de l’étang de la Marnière n'est toujours pas résolu
Depuis deux ans, l’étang de la Marnière à Tramelan n’arrive pas à retrouver son niveau habituel en raison d’une fuite qui n‘a pas encore pu être localisée.
Mais où s’en va donc l’eau de l’étang de la Marnière? Voilà une question à laquelle la société de pêche du même nom, la commune et les spécialistes impliqués jusqu’ici aimeraient bien pouvoir répondre. En septembre 2022 en effet, le niveau de l’étang avait subitement baissé. Si cette hypothèse n’a jamais pu être confirmée, certains estiment qu’un tremblement de terre survenu à la même période dans la région de Mulhouse pourrait être à l’origine du problème.
"Il se trouve que l’étang a été aménagé à l’époque sur une faille sismique. Il est donc très sensible aux tremblements. Or, le début de la fuite correspond précisément à la période du tremblement de terre enregistré à Mulhouse", explique Frédéric Charpié, président de la Société de pêche de la Marnière.
Poissons en exil à Bonfol
Quoi qu’il en soit, les membres de la société de pêche n’avaient pas tardé à réagir lors de l’apparition du problème. L’étang a été vidé de ses poissons, qui ont momentanément trouvé refuge dans l’étang de Bonfol. Dans un premier temps, de la marne a été ajoutée le long de la digue en béton pour la consolider. Les berges ont également été réaménagées. Ces mesures n’ayant pas suffi, un crédit de plus de 90'000 fr. a été libéré au printemps 2023 par la commune de Tramelan afin de refaire l’étanchéité de l’étang dans le secteur de la digue, grâce notamment à la pose d’une bâche.
"Il ne fait pas sens d’avoir un étang sans eau et sans poissons…"
En raison d’un été et d’un automne assez sec, il a fallu patienter de longs mois pour évaluer l’efficacité de ces travaux. Or, si les précipitations enregistrées ensuite ont permis à l’étang de retrouver un niveau acceptable, ce dernier a baissé dès que la pluie a cessé. Aujourd’hui, le niveau de l’étang reste bloqué à environ la moitié de sa capacité habituelle. "Les travaux déjà réalisés sur la digue ne sont pas perdus, car elle montrait de toute façon des signes de faiblesses et nous devions la renforcer. Mais il faut absolument trouver et résoudre maintenant le fond du problème", insiste Frédéric Charpié.
Car le site étant protégé au niveau fédéral, la commune est tenue d’agir. "La question qui se pose à présent, c’est jusqu’où il faut aller. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un étang artificiel et que la nature a sa propre façon de fonctionner. Sans l’intervention de l’homme, La Marnière ne serait qu’une zone marécageuse. La nature hydrogéologique du terrain est par ailleurs particulièrement complexe", souligne Christophe Gagnebin, conseiller municipal en charge du dossier.
Investigations en cours
Ces prochaines semaines, plusieurs investigations seront menées pour à nouveau tenter de localiser la fuite. "Ce n’est guère évident, car en surface en tout cas, il n’y a aucun signe, pas de tourbillon, rien", note Christophe Gagnebin. Un sourcier devrait notamment intervenir sur place. "Il s’agira ensuite d’évaluer ce qu’il est possible de faire, et à quel prix."
Mais il sera sans doute difficile de ne pas dépasser la somme de 100'000 fr. (dépense maximale de la compétence du Conseil municipal) pour les futurs travaux à mener. Le Conseil général pourrait donc être sollicité pour libérer un crédit ces prochains mois.
Bientôt 100 ans à fêter
Selon Frédéric Charpié, selon l’endroit de la fuite, l’une des solutions serait de creuser assez profond autour de l’étang afin de refaire l’étanchéité depuis l’extérieur. "Mais si ça ne marche pas, il se pourrait que nous devions complètement revider l’étang, comme nous l’avions fait en 2019 lorsque nous avons procédé à un curage en profondeur des lieux. Ceci afin de remarner le fond de l’étang", indique Frédéric Charpié.
Car le problème pourrait aussi venir du fait que l’étang a été débarrassé de trop de matière lors du curage de 2019. Ce qui expliquerait que des secousses plus importantes que celle survenue en septembre 2022 n’avaient guère porté à conséquence auparavant. "Ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait pas sens d’avoir un étang sans eau et sans poissons. Mais je suis optimiste et j’espère bien que nous pourrons fêter le 100e anniversaire des lieux avec un étang en eau, et notre cheptel dedans", conclut Frédéric Charpié.
L'étang de la Marnière fuit toujours. Des investigations supplémentaires devraient prochainement être menées pour tenter de trouver l'origine de la fuite qui pose problème depuis bientôt deux ans.