Hausse des primes maladie: ras-le-bol sur ordonnance

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Rémy Chételat
Rémy Chételat
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Ça ne peut plus durer, il faut agir, soigner l’assurance maladie! Chaque automne, c’est le même refrain entêtant. Désormais la Confédération ne communique plus les tarifs de l’an suivant, mais leur hausse. L’intolérable semble être devenu fatalité.

Cette fois pourtant, on a l’impression que ça va changer. Peut-être parce que cette augmentation du prix de l’assurance maladie s’ajoute à d’autres dans le domaine de l’énergie, de l’alimentation, des loyers. La grosse goutte de trop dans un vase qui menace de déborder. Peut-être aussi à cause de la campagne des élections fédérales: le dossier est sensible puisqu’il touche à la santé et au porte-monnaie des électrices et électeurs, las d’assister au retour du grand cirque des acteurs du système qui se renvoient la balle en niant leurs responsabilités. Alors qu’au final ce sont toujours les mêmes qui paient, à travers primes maladie et impôts.

Il faut opérer au cœur du système pour endiguer l’hémorragie de l’incessante hausse des primes. Ne s’intéresser qu’au financement, en plafonnant les primes à un certain pourcentage du revenu par exemple, reste une demi-mesure. Des aspirations antagonistes s’affronteront. Certains appelleront à davantage d’État, avec la perspective d’une caisse unique ou publique, d’autres souligneront les avantages du libre marché. On en arrive au point de résignation: peu importe, pourvu que ça change. En veillant néanmoins au maintien de soins de qualité pour tous.

La qualité des soins en Suisse a certes un coût, mais elle ne suffit pas à justifier la hausse incessante des primes maladie.

Rien n’est simple bien sûr. La population vieillit et donc sollicite davantage la médecine, une consommation parfois irraisonnée. La qualité des soins en Suisse a certes un coût, mais elle ne suffit pas à justifier la hausse incessante des primes maladie. Une facture qui a presque triplé en un quart de siècle dans le Jura.

Sur la mer agitée de l’assurance maladie, une bonne gouvernance requiert une vraie transparence, qui fait défaut. Comment piloter un tel bateau dans un tel brouillard?

Le Quotidien Jurassien

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