Le home Clair-Logis à Delémont racheté par le groupe Tertianum

Le home Clair-Logis est racheté par une société du groupe Tertianum qui possède déjà deux établissements pour personnes âgées à Delémont. Le quasi-monopole dans le domaine de ce géant inquiète.
Delémont, le 21 août 2023, visite Résidence Clair-Logis, photo Yann Béguelin
Delémont, le 21 août 2023, visite Résidence Clair-Logis, photo Yann Béguelin

La Résidence Clair-Logis passe dans les mains du groupe Tertianum qui possède désormais les trois quarts des établissements pour personnes âgées delémontains.

© BIST/Archives Yann Béguelin

Hüseyin Dinçarslan
Hüseyin Dinçarslan
Partager cet article

Le feuilleton de Clair-Logis a probablement trouvé son épilogue. Le home delémontain est racheté par la société Perlavita AG, du groupe Tertianum. La fondation qui gère l’établissement en fait part dans un communiqué.

La reprise de l’institution de 9 appartements protégés, 37 lits en EMS et 16 en secteur UVP (unité de vie psychogériatrique), tous pratiquement occupés, sera effective au 1er mai.

La fondation "est convaincue d’avoir trouvé dans cette société un repreneur qui saura garantir l’exploitation pérenne des différentes structures de la Résidence Clair-Logis, ainsi que le maintien des emplois."

Hôpital du Jura contacté

Après avoir informé en novembre dernier qu’elle était aux prises avec d’importantes difficultés financières, la fondation a effectué quelques semaines plus tard les démarches pour trouver un repreneur. Elle a pris langue avec plusieurs institutions régionales, dont l’Hôpital du Jura et la société Les Pénates SA. Cette dernière gère plusieurs institutions bruntrutaines, comme l’EMS des Planchettes et la Maison de la santé des Bennelats.

Trois d’entre elles ont fait part de leur intérêt en déposant une offre. Le Conseil de fondation a porté son choix sur la société Perlavita AG, car "elle répondait au mieux aux critères fixés, en particulier quant à la reprise des résidents et du personnel, du contrat de bail en vigueur et des engagements financiers à charge de la fondation."

"Au bout d’un moment, il a fallu qu’on réfléchisse et qu’on trouve une solution."

Patrick Chapuis, président de la fondation et conseiller communal, confirme que l’offre du groupe Tertianum était "la plus appropriée par rapport à ce qu’on offrait comme conditions de rachat." Les septante-cinq collaborateurs du home viennent de recevoir un courrier du nouveau propriétaire leur indiquant qu’ils sont réembauchés, assure l’élu.

Patrick Chapuis est soulagé de cette issue, dénouement d’un long processus entamé déjà avant novembre. "On avait une structure financière pas solide dès le début de l’activité. Il nous manquait des rentrées et des recettes. On est parti quasi de zéro. On a eu recours à un prêt auprès d’une banque pour faire face. Au bout d’un moment, il a fallu qu’on réfléchisse et qu’on trouve une solution."

La commune de Delémont ne pouvait pas se permettre d’épauler financièrement plus avant l’institution, elle-même étant dans la panade.

Le rachat de Clair-Logis par un privé, véritable hantise de Marc Ribeaud, conseiller de ville socialiste, s’est donc produit. "Tertianum, qui possède déjà la Jardinerie et La Sorne à Delémont, a quasi le monopole avec ce rachat. Il y a une perte de diversité au niveau de ce type d’institutions en ville. C’est problématique pour les résidents et les collaborateurs. S’ils ne se sentent pas bien dans un home de Tertianum, ils sont pratiquement grillés à Delémont", explique-t-il.

Que des avantages

Patrick Chapuis ne voit aucun mal dans cette situation. Pour lui, il y a, au contraire, que des avantages. "Cela permet des synergies, d’avoir des ressources suffisantes dans certaines situations et d’être plus fort, au lieu d’être seul dans son coin."

Le Quotidien Jurassien

Powered by iomedia

SQoop