L’économie circulaire ne tourne pas en rond, comme l'a prouvé une conférence à Delémont

En préambule à la Fête de la transition et de la nature, samedi à Gare Sud, on a parlé économie circulaire, gestion des déchets et recyclage des bâtiments jeudi, lors d’éclairantes conférences à Strate J. Lentement mais sûrement, l’idée de tracer des cercles économiques vertueux fait son chemin.
Illuminés par l’humour mordant de la dessinatrice Caro (tout à gauche), les intervenants de la conférence sur l’économie circulaire: Christiane Wermeille, Barbara Buser, Quentin Theiler, Emmanuel Koller et Laurent Maeder (de gauche à droite).
Illuminés par l’humour mordant de la dessinatrice Caro (tout à gauche), les intervenants de la conférence sur l’économie circulaire: Christiane Wermeille, Barbara Buser, Quentin Theiler, Emmanuel Koller et Laurent Maeder (de gauche à droite).

Illuminés par l’humour mordant de la dessinatrice Caro (tout à gauche), les intervenants de la conférence sur l’économie circulaire: Christiane Wermeille, Barbara Buser, Quentin Theiler, Emmanuel Koller et Laurent Maeder (de gauche à droite).

© BIST/Jonas Lüthi

Thomas Le Meur
Thomas Le Meur
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Le projet Gare Sud "aspire à devenir un modèle de développement durable et d’économie circulaire", lance Emmanuel Koller, conseiller communal en charge de l’Urbanisme, de l’environnement et des travaux publics, en ouverture de la soirée de conférences. Très bien, mais qu’est-ce que l’économie circulaire, une expression qui a une jolie image mais des contours encore un peu nébuleux?

Laurent Maeder apporte son éclairage. Domicilié dans le canton de Vaud, cet expert travaillait dans le domaine textile, une industrie qui, malgré ses photos léchées et ses froufrous alléchants, se révèle l’une des pires pollueuses de la planète, usant et abusant de produits chimiques toxiques et de polluants éternels.

Ce constat l’a conduit il y a un quart de siècle à prôner un tournant vers l’économie circulaire. "Il nous faut ralentir l’extraction des matières premières, repenser les produits pour rallonger leur durée de vie. Certaines entreprises le font déjà, en poussant à fond la réparabilité des objets, en remettant au goût du jour la consigne pour les bouteilles en verre, pour les réutiliser plutôt que de refabriquer les mêmes bouteilles en verre, ou en concevant des montres à partir de matériaux recyclés. Même la boîte d’emballage, faite en algues pressées, est biodégradable."

"Avec 700 kg par an et par habitant, les Suisses sont les champions du monde des déchets urbains."

Car ce qui nous attend avec notre économie linéaire actuelle, c’est l’épuisement des ressources d’un côté, et une montagne de déchets de l’autre. "Avec 700 kg par an et par habitant, les Suisses sont les champions du monde des déchets urbains. En 50 ans, nos ordures ont été multipliées par trois, suivant exactement la courbe du PIB", relève Christiane Wermeille, cheffe de la Division déchets et matières premières de l’Office fédéral de l’environnement.

Recycler c’est bien, réutiliser c’est mieux

Mais la native du Bémont tempère: on en valorise plus de la moitié, ce qui est aussi un record. "Aujourd’hui, le but est un recyclage et une élimination conforme des déchets. Mais nous devons mettre l’accent sur la réutilisation des matériaux."

Réutilisation des matériaux, voire des bâtiments. L’architecte bâloise Barbara Buser s’est fait une spécialité de redonner vie et utilité sociale aux friches industrielles. "Conseil n°1: mettez des plantes partout. Conseil n°2: ouvrez un café, pour la convivialité des lieux", sourit celle qui va regarder de très près la métamorphose de la SAFED "pour s’entraider et copier les bonnes idées."

Laurent Maeder, expert en économie circulaire.
Christiane Wermeille, cheffe de la Division déchets et matières premières à l'Office fédéral de l'environnement.
Barbara Buser, architecte ETH/SIA Prix 2024.
La brochette d'experts a eu l'occasion de répondre aux interrogations du public.

Qui dit circulaire dit table ronde, ouverte par Quentin Theiler, de l’Office de l’environnement, qui a apporté en cadeau la bonne nouvelle du soutien du canton, à hauteur de 4 millions de francs, dans les projets d’économie circulaire. Le public attentif, une petite centaine de personnes, a pu poser ses questions et recevoir des précisions.

"Caro, Wermeille, Buser, Theiler, Koller, Maeder: tous vos noms comportent un R, comme la règle des 4 R de l’économie circulaire: réduire, réutiliser, réparer, recycler" conclut le modérateur des débats Rémy Chételat. Des débats qui se sont achevés sur des réjouissances du terroir jurassien. La règle des 5 R du Jura.

La Fête de la transition battra son plein samedi

Gare Sud, l’ancienne friche industrielle SAFED, va devenir un quartier très animé samedi, avec la tenue de la deuxième Fête de la transition, à laquelle se joint désormais la Fête de la nature.

Toute la journée, une quarantaine d’associations et d’organismes présenteront leurs activités dans les domaines de l’économie circulaire, des énergies renouvelables, de la gestion des déchets, de la mobilité douce et – Fête de la nature oblige – de l’environnement.

Parfaitement à sa place dans ce cadre, la bourse aux vélos de ProVélo Jura aura lieu de 11 h 30 à 16 h, avec enregistrement du matériel à vendre de 10 h à 11 h.

Les sports et les jeux ne sont pas en reste avec les murs de grimpe de Bloc Up, les parcours d’agilité de Lions Cage et les ateliers de cirque de Circosphère, dans leurs nouveaux locaux.

De nombreuses animations sont prévues de 11 h à 17 h: concerts (Pura Vida, Galiza Celta, O’Band), lectures de contes, défilé de mode de seconde main et spectacle de cirque. Bien entendu, des stands proposeront de la cuisine d’ici avec des saveurs d’ailleurs, à déguster avec les bières brassées dans les lieux mêmes.

Le Quotidien Jurassien

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