S’adapter

Du côté de la maternité de Delémont, au pôle Parents-femme-enfant, on se veut rassurant. Finie la péridurale telle qu’on la pratiquait il y a encore quelques années, très dosée et immobilisant les femmes. "Le problème, c’est que les femmes ne sentaient plus leurs membres inférieurs du tout", explique le responsable de la maternité le D^r Bertrand Gainon. "Ça limitait les sensations et il devenait difficile de savoir où et quand pousser", complètent les sages-femmes Maeva Pretalli et Louise Tchomnoué. Une sonde urinaire devenait alors obligatoire, car les femmes étaient incapables d’aller aux toilettes, et elle pouvait provoquer des infections ou des rétentions urinaires.

Pour remédier à cela, le dosage de la péridurale a changé. Désormais, la maternité propose aussi la péridurale déambulatoire. Les parturientes peuvent gambader dans les couloirs de la maternité, y compris après la pose de l’anesthésie. Elle permet donc une certaine mobilité, décisive pour aider le bébé à descendre et le col à s’ouvrir.

En outre, le personnel de la maternité s’est formé à l’aromathérapie et propose de l’acupuncture. Le dialogue est aussi mis en avant grâce aux entretiens prénataux et post nataux mais aussi la possibilité de débrieffer d’un accouchement difficile ou d’un deuil périnatal. La maternité de Delémont peut aussi se targuer d’avoir un des plus bas taux de césariennes de Suisse: 26,7% en 2023. Preuve que le corps médical s’adapte et se remet en question.

"C’est le meilleur moment pour accoucher, indique Catherine Citherlet. On respecte la physiologie tout en assurant une sécurité optimale pour tous." Si pour elle, il n’y a pas de meilleur endroit pour accoucher qu’une maternité comme celle de Delémont, des femmes se tournent aujourd’hui vers d’autres lieux pour ce moment important de leur vie.

Donner la vie hier et aujourd'hui