Ces jeunes Jurassiens qui changent de voie professionnelle

La reconversion professionnelle et le changement de filière sont des phénomènes de plus en plus récurrents chez les jeunes. Les témoignages de trois d’entre eux.
Choisir un métier à 16 ans n’est pas toujours évident. Heureusement, les passerelles et les formations permettent de bifurquer.
Choisir un métier à 16 ans n’est pas toujours évident. Heureusement, les passerelles et les formations permettent de bifurquer.

Choisir un métier à 16 ans n’est pas toujours évident. Heureusement, les passerelles et les formations permettent de bifurquer.

© KEYSTONE

Pauline Unger
Partager cet article

Ce texte est publié dans la page Jeunes, composée d’articles écrits par des jeunes de la région sur des thèmes qu’ils choisissent en toute liberté.

Face à̀ la pression engendrée par les écoles obligatoires à absolument choisir sa voie dès l’âge de 16 ans, de nombreux jeunes se retrouvent parfois contraints à choisir une voie par dépit. Si, en Suisse, l’apprentissage est tout aussi valorisé́ que le parcours en hautes écoles, bien des jeunes ont tendance à s’orienter dans un parcours d’études sans grande conviction.

La question du choix

Antonio Galluci, 26 ans, a choisi sa première place d’apprentissage en tant que logisticien directement après l’école obligatoire, sans être totalement convaincu: "j’ai choisi ce poste de logisticien un peu sous la pression, vu que je ne savais pas quoi faire après le collège", précise-t-il.

Ce n’est qu’à l’occasion de son service civil qu’Antonio a pu se réorienter dans le social et ainsi devenir animateur socio-culturel.

Céline Joliat, 26 ans, a souhaité entamer des études en biologie après l’obtention de sa maturité. Cependant, une fois arrivée à l’université, elle réalise que ce système n’est pas fait pour elle. Lors de la crise du Covid-19, elle commence un CFC dans la vente, mais entreprend finalement une autre formation.

Céline pense avoir découvert le domaine de travail qui lui correspond, elle qui s’est depuis lancée dans un CFC d’employée de commerce.

"Je préfère pouvoir enfin trouver ma voie, sans m’inquiéter de l’avis des autres".

Lorsque Léana Machand, de Courtedoux, finit le collège, il est assez clair pour elle qu’elle souhaite commencer un CFC. Différents stages ont permis à la jeune femme de 24 ans d’apprécier les domaines dans lesquels elle s’épanouit.

"J’ai remarqué lors de mes stages que j’appréciais vraiment le contact avec les gens. J’ai commencé mon premier apprentissage dans un cabinet médical". Bien que ce domaine plaise énormément à Léana, le Covid-19 et ses conséquences l’ont poussée à changer de voie. "Au vu de la rareté des places de travail dans le médical, des conditions assez épuisantes ou encore du salaire, j’ai décidé de changer de domaine".

Virage à 180 degrés

Changer de formation peut également inclure un changement de rythme de vie, ce qui peut effrayer. Léana, par exemple, a éprouvé des difficultés lorsqu’elle a recommencé une formation. Celles-ci provenaient notamment du fait de percevoir un salaire d’apprentie, tout en devant assumer les diverses charges du quotidien: "J’ai fait une demande de bourse pour entamer une nouvelle formation, mais celle-ci m’a été refusée car j’ai choisi moi-même de recommencer quelque chose".

Céline, quant à elle, a été surprise de n’avoir guère appréhendé ce changement, ni mal vécu les critiques essuyées au sujet de son changement de voie.

 Au contraire, elle pose un regard positif sur cette expérience, la considérant même bénéfique: "Les critiques ne m’atteignent pas, me passent au-dessus. Je préfère pouvoir enfin trouver ma voie, sans m’inquiéter de l’avis des autres".

Un retour à la case départ peut parfois effrayer les jeunes à la recherche de leur voie. Mais retenons que pour un grand nombre d’entre eux, l’enjeu principal concerne le fait de trouver un métier offrant un salaire stable, que ce soit par le biais d’études supérieures ou par l’obtention d’un CFC. Ces parcours personnels, bien que parfois considérés comme tumultueux, nous rappellent l’essentiel: trouver une voie qui nous épanouit.

Céline Joliat.
Léana Marchand.
Antonio Galluci.
Le Quotidien Jurassien

Powered by iomedia

SQoop