Embarquons avec un Jurassien dans les hélicoptères d’Air-Glaciers

Quitter sa région natale pour s’en aller voler avec les hélicoptères chez Air-Glaciers en Valais: c’est le défi que s’est lancé Tristan Adatte, 24 ans, de Courfaivre.
Lors d’un transport de marchandises pour une cabane de montagne, il y a toujours une équipe qui reste au sol, pendant qu’un autre assistant est amené à la cabane, explique Tristan Adatte.
Lors d’un transport de marchandises pour une cabane de montagne, il y a toujours une équipe qui reste au sol, pendant qu’un autre assistant est amené à la cabane, explique Tristan Adatte.

Lors d’un transport de marchandises pour une cabane de montagne, il y a toujours une équipe qui reste au sol, pendant qu’un autre assistant est amené à la cabane, explique Tristan Adatte.

© KEYSTONE

Marie Schindelholz
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Ce texte est publié dans la page Jeunes, composée d’articles écrits par des jeunes de la région sur des thèmes qu’ils choisissent en toute liberté.

Entre deux contrôles des machines, le jeune habitant de Lens (VS) profite de quelques minutes de pause pour parler de son expérience aux lecteurs du Quotidien Jurassien. La mission du jour: une coupe de bois dans le Haut-Valais, où il exerce la fonction d’assistant de vol.

Mais le chemin pour accéder à cet emploi chez Air-Glaciers n’aura pas été des plus simples. Récit d’un parcours atypique et audacieux.

Quel a été ton cheminement pour arriver là où tu es aujourd’hui?

À la sortie de l’école obligatoire, j’ai fait un CFC de charpentier sur quatre ans, puis j’ai travaillé deux ans dans le métier.

Ensuite, j’ai réalisé mon service militaire en exerçant la fonction de sapeur. À la fin de mes obligations, je voulais donner un nouveau souffle à mon parcours professionnel.

Ayant quelques contacts en Valais, j’ai donc décidé de partir à Crans-Montana et d’y travailler en tant que patrouilleur.

De fil en aiguille, en collaborant régulièrement avec les personnes œuvrant avec les hélicoptères, je me suis pris d’intérêt pour ce milieu. J’ai donc tenté ma chance, mais il a fallu être très patient! J’ai postulé trois années de suite avant d’être embauché chez Air-Glaciers en tant qu’assistant de vol.

"Mes collègues et moi passons la moitié du temps en camionnette, et l’autre restant du temps en hélicoptère."

Y a-t-il des prérequis pour une telle fonction?

Selon moi, il faut être très manuel, avoir un bon physique et des connaissances de la montagne.

Je ne fais pas d’alpinisme, mais j’ai appris énormément de choses grâce à la formation de patrouilleur. Il faut savoir se déplacer dans le terrain et connaître les risques liés à la montagne.

Il faut aussi se rendre compte que c’est un travail qui implique de nombreuses heures supplémentaires. Ici, les horaires ne signifient pas grand-chose: sur le papier, nous sommes planifiés de 7 heures à 17 heures. Mais en réalité, nous ne savons jamais vraiment quand nous terminons nos journées (rires)!

Si une mission s’achève à 19 heures, les assistants de vol sont souvent les derniers à terminer car il faut se charger de rentrer et ranger la machine, la nettoyer, etc. En général, nous terminons plus d’une heure après la fin d’un chantier. Mais ça ne me dérange pas le moins du monde de faire toutes ces heures, car j’éprouve énormément de plaisir au travail! Je suis toujours heureux de me lever le matin.

À quoi ressemble une journée type chez Air-Glaciers?

En tant qu’assistant de vol, je me charge d’abord de préparer l’hélicoptère pour la mission du jour. Je contrôle la machine, me charge de la sortir du hangar puis je prépare les affaires nécessaires pour le transport et m’assure que le plein soit fait.

En général, mes collègues et moi passons la moitié du temps en camionnette, et l’autre restant du temps en hélicoptère. Par exemple, lors d’un transport de marchandises pour une cabane de montagne, il y a toujours une équipe qui reste au sol pour contrôler le fioul et attacher les charges correctement, pendant qu’un autre assistant est amené à la cabane.

En ce qui concerne nos différentes missions, nous sommes souvent mandatés par des entreprises pour le bétonnage, les coupes de bois, le transport de marchandises et de maisons préfabriquées ainsi que le sulfatage des vignes dans la plaine.

Tristan Adatte à la manœuvre.

Tristan Adatte à la manœuvre.

Qu’est-ce que tu apprécies particulièrement dans ta fonction?

Le simple fait de voler parmi les montagnes, premièrement. C’est magnifique! Ensuite, j’apprécie particulièrement les journées de traitement des vignes: en principe, nous commençons à 4 heures du matin pour préparer la mission, et les sulfatages commencent à 6 heures. La plupart du temps, notre journée de travail se termine donc à midi, nous laissant un après-midi entier de libre. C’est toujours appréciable.

Qu’imagines-tu pour la suite?

Je suis bien en Valais. Il y a tout: des montagnes et de la bonne neige! Je compte bien y rester, même si le Jura est plus sympa pour le côté convivial et social. Ici, c’est une station et peu de personnes restent vivre à l’année. C’est donc parfois un peu plus compliqué de nouer de vraies amitiés.

En ce qui concerne ma fonction d’assistant de vol, j’aimerais beaucoup pouvoir l’exercer encore de nombreuses années! Mais c’est un métier très physique, le corps doit suivre.

C’est pourquoi, par la suite, j’adorerais me spécialiser dans le sauvetage en montagne. Mais pour cela, il est nécessaire d’avoir une formation minimum de technicien ambulancier, formation dans laquelle je compte bien me lancer d’ici à 2026!

À peine le temps de terminer sa phrase que Tristan doit filer: le devoir l’appelle. Ou plutôt les collègues. La coupe de bois à Zermatt n’attend pas!


Le Quotidien Jurassien

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