Le dialogue franco-suisse renoué pour la ligne Bienne-Belfort

Une délégation suisse s’est rendue samedi à Belfort pour renouer le dialogue avec les autorités du Territoire de Belfort et de la Région Bourgogne-Franche-Comté à propos de la ligne ferroviaire Bienne-Belfort.
La réouverture de la liaison ferroviaire franco-suisse Delle-Belfort offrira un nouvel accès en train depuis l'ouest de la Suisse et principalement depuis le Jura à la gare TGV de Belfort-Montbéliard. Photo: le train suisse en gare de Delle.  (Roger Meier/Bist)
La réouverture de la liaison ferroviaire franco-suisse Delle-Belfort offrira un nouvel accès en train depuis l'ouest de la Suisse et principalement depuis le Jura à la gare TGV de Belfort-Montbéliard. Photo: le train suisse en gare de Delle.  (Roger Meier/Bist)

Charles Juillard souhaite dans l’idéal la mise en place d’une ligne directe ou semi-directe entre le Jura et Belfort-Ville. Il n’a pas encore été discuté si ce sont des trains suisses ou français qui effectueraient le trajet.

© BIST/Archives Roger Meier

Clément Schott
Partager cet article

La décision de la Région de Bourgogne-Franche-Comté de cesser sa collaboration avec les CFF avait résonné comme un véritable coup de tonnerre de part et d’autre de la frontière au mois d’août dernier. Les discussions entre les autorités jurassiennes et celles du Territoire de Belfort avaient alors également cessé.

Proposé un horaire cadencé aux frontaliers

Une délégation d’une quinzaine de Jurassiens, conduite par le conseiller aux États Charles Juillard et le ministre de l’Environnement David Eray, s’est rendue à la Mairie de Belfort ce dimanche pour renouer le dialogue avec les autorités du côté français de la ligne. Le président du Grand Belfort et maire de la ville homonyme Damien Meslot ainsi que le premier vice-président de la Région Bourgogne-Franche-Comté Michel Neugnot étaient notamment présents. "Nous leur avons expliqué que notre but principal n’est pas d’amener des touristes au TGV mais de permettre aux frontaliers vivant dans les villages proches de la ligne de prendre le train le matin et le soir grâce à un horaire cadencé", argumente Charles Juillard. Michel Neugnot a indiqué être d’accord de lancer un dialogue avec le milieu économique franco-suisse, sans toutefois laisser la porte ouverte à un retour en arrière quant à la décision de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

"L’idéal serait d’avoir une ligne entre Bienne et la gare de Belfort-Ville."

Malgré cela, les autorités françaises s’engagent à proposer des correspondances à la gare de Delle pour les passagers des trains suisses, contraints à ne pas aller plus loin dès le changement d’horaire des CFF en décembre 2025. Une bonne avancée, selon Charles Juillard. "Aujourd’hui, quand on s’arrête à Delle, on n’est jamais sûr de trouver une correspondance pour réussir à prendre son TGV, explique-t-il en signalant avoir reçu des témoignages de passagers jurassiens qui se sont retrouvés sans train à Delle. Il y a une volonté de trouver des solutions. Ils sont conscients que la rentabilité de la ligne passe par une amélioration." Alors qu’une dizaine de trajets aller-retour s’effectue quotidiennement sur la ligne directe Meroux TGV - Bienne, les passagers devront donc obligatoirement changer de train pour poursuivre leur route dès la fin 2025.

Groupe de travail maintenu et élargi

La principale réussite de cette réunion est le maintien du groupe de travail connu actuellement sous le nom de Convergence 2026, note le conseiller aux États. Ce groupe s’est maintenant élargi avec l’arrivée notamment de représentants de la communauté d’agglomération Grand Belfort et d’acteurs du monde économique suisse et français. Les Chambres de commerces et d’industries du canton du Jura et du Territoire de Belfort étaient par ailleurs présentes ce samedi. "L’idéal serait d’avoir une ligne cadencée, comme ce que l’on connaît en Suisse, entre Bienne et la gare de Belfort-Ville, avec peut-être une rupture de charge à Delémont, idéalement sur le même quai", poursuit Charles Juillard.

D’autres discussions seront à suivre entre Français et Suisses quant au maintien de cette ligne. Le groupe de travail devra se mettre à table, lance Charles Juillard. Il précise encore que le camp suisse est en faveur de la ligne principalement pour la venue des frontaliers en transport public et que du côté des Français, on parle de la possibilité du transport de fret sans faire de détour pour la marchandise produite dans la région frontalière.

Le Quotidien Jurassien

Powered by iomedia

SQoop