Strasbourg: urgences surchargées, un syndicat dépose plainte

Le syndicat FO du CHRU de Strasbourg a annoncé jeudi avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile pour "non assistance à personne en danger" face aux dysfonctionnements aux urgences. Il y a quelques mois, il avait déjà saisi le parquet, sans résultat.
Le syndicat FO des Hôpitaux universitaires de Strasbourg estime que le personnel soignant des urgences est "en danger", le service étant surchargé. (Photo d'illustration) KEYSTONE
Le syndicat FO des Hôpitaux universitaires de Strasbourg estime que le personnel soignant des urgences est "en danger", le service étant surchargé. (Photo d'illustration) KEYSTONE

Le syndicat FO des Hôpitaux universitaires de Strasbourg estime que le personnel soignant des urgences est "en danger", le service étant surchargé. (Photo d'illustration)

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ATS
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La plainte a été déposée mercredi par l'avocat du syndicat, Me Matthieu Airoldi, devant la doyenne des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Strasbourg, a indiqué à l'AFP Christian Prud'homme, secrétaire général FO aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), majoritaire chez les soignants.

Sollicité par l'AFP, l'avocat du syndicat, Me Matthieu Airoldi, n'a pas souhaité communiquer dans l'immédiat, renvoyant à une conférence de presse mardi.

Devant l'engorgement récurrent des urgences et l'absence d'amélioration des conditions d'exercice, le syndicat et Me Airoldi avaient déposé le 11 décembre auprès du parquet strasbourgeois "un dossier de dénonciation de faits délictueux", avait alors indiqué à l'AFP le conseil.

Les soignants sont "en danger"

"Si ce signalement ne donne rien, j'ai le droit, au bout de trois mois, de porter plainte devant le juge d'instruction. Mais j'espère que le procureur va prendre avec sérieux le dossier qu'on lui a déposé", avait-il expliqué.

Quatre mois après, "la procureure (de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, ndlr) n'a pas réagi", a regretté M. Prud'homme, une "absence d'action judiciaire" qui a motivé la plainte déposée "contre X" pour "non assistance à personnes en danger", a-t-il ajouté. "Il y a des responsabilités à assumer", a-t-il encore estimé.

"Les professionnels sont en danger, que ce soit à cause des risques psycho-sociaux, la charge mentale ou même les risques d'exercice, comme un défaut de surveillance ou une erreur médicamenteuse liée à la surcharge de travail", expliquait en décembre le syndicaliste. Une "impossibilité de prendre en charge" qui "engendre des dangers sur les patients", estimait-il.

Il affirmait également que 55 droits d'alerte avaient été émis par les membres du comité social et économique en 2022, et 36 en 2023. Il relie ces difficultés au manque de lits d'hospitalisation dans les autres services, empêchant de libérer des places aux urgences.

Sollicité, la direction du CHRU n'avait pas réagi en début de soirée.

Les deux sites du service des urgences de Strasbourg accueillent en moyenne "225 passages par jour, impliquant 80 à 90 hospitalisations quotidiennes", avait indiqué en décembre le CHRU.

Le Quotidien Jurassien

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