Une des seules Jurassiennes membre des Aînées pour le climat explique pourquoi elle s'est engagée

Marie-Claire Comment est l’une des seules Jurassiennes membre des Aînées pour le climat, qui ont porté le manque d’action de la Suisse contre le réchauffement climatique jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme. La Noirmonière se livre sur les raisons qui l’ont poussée à s’engager.
Marie-Claire Comment a rejoint les Aînées pour le climat car elle se sent concernée par les problématiques liées au réchauffement climatique.
Marie-Claire Comment a rejoint les Aînées pour le climat car elle se sent concernée par les problématiques liées au réchauffement climatique.

Marie-Claire Comment a rejoint les Aînées pour le climat car elle se sent concernée par les problématiques liées au réchauffement climatique.

© BIST/Olivier Noaillon

Valentine Curvaia
Valentine Curvaia
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Mardi dernier, alors que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) devait rendre sa décision concernant la requête déposée par les Aînées pour le climat, Marie-Claire Comment ne se sentait pas tout à fait confiante: «Je n’avais pas trop d’espoir, même si j’en gardais un petit au fond de moi», témoigne-t-elle. La requête demandait à la Suisse d’en faire plus pour le climat, car le réchauffement climatique a des conséquences sur la santé des femmes âgées..

La CEDH a condamné la Suisse pour inaction climatique.  Cette décision soulage Marie-Claire Comment. «Quand nous étions allées déposer notre requête au département fédéral de l’Environnement, puis au Tribunal administratif fédéral, on nous a plus ou moins répondu que nous devions rester à la maison et au frais», se souvient-elle.

Santé mise à mal

Marie-Claire Comment a rejoint les Aînées pour le climat car elle se sent «préoccupée par la santé des femmes âgées». Elle a travaillé comme infirmière en soins à domicile en gérontologie et gériatrie durant plusieurs années, ce qui lui a permis de constater les effets de la chaleur sur les aînés.

La Noirmonière prend également conscience de l’avantage de vivre dans les Franches-Montagnes: «Je n’aime pas la chaleur et ici il fait encore frais l’été comparé aux villes», explique-t-elle.

Un rôle à jouer

Marie-Claire Comment est une militante de longue date, notamment au parti socialiste jurassien. En tant que retraitée, «nous avons du temps, nous devons être utiles», affirme-t-elle. Avec son mari Jean-Claude Friche, ils ont rejoint les Grands-parents pour le climat depuis plusieurs années

"Faire quelque chose pour nos enfants et petits enfants nous donne du courage"

Si Marie-Claire Comment confie qu’elle n’ira jamais se coller la main sur une route, elle soutient les actions des militants du climat d’Extinction Rebellion ou de Renovate Switzerland. «Ce sont des personnes très courageuses», juge-t-elle. Les Grands-parents pour le climat avaient notamment accompagné une militante franc-montagnarde au tribunal il y a quelques mois. «On condamne ces militants alors que certains font des actions bien plus graves contre la nature qui ne sont pas traitées», reproche-t-elle.

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Inquiétudes

Comme beaucoup de personnes mobilisées pour le climat, il est arrivé à Marie-Claire Comment de ressentir de l’anxiété face à la situation climatique actuelle, aggravée par les guerres. Néanmoins, elle a conscience «de faire partie des privilégiés. Nous vivons en Suisse, dans une maison bien isolée contre la chaleur et en sécurité.» Ce n’est pas le cas de tout le monde: «Comment vont faire ces pays où l’on meure déjà de faim et de soif? Comment la population de Gaza survivra-t-elle cet été? S’inquiète l’aînée. Ce sont toujours les plus pauvres qui subissent les conséquences. Nous avons le devoir de les protéger.»

L’impact du réchauffement climatique sur la nature effraie également la retraitée: «Tout l’écosystème souffrira de plus en plus. Actuellement, trop d’événements ont lieu, il n’est plus possible de ne pas se poser des questions», alerte-t-elle.

Marie Claire Comment est réaliste: «Je sais que je ne verrai pas le pire à venir.» Néanmoins, du haut de ses 73 ans, elle souhaite continuer de se battre: «Faire quelque chose pour nos enfants et petits-enfants nous donne du courage», reprend la Franc-Montagnarde.

Vivre simple et heureux

Pour Marie-Claire Comment, il est nécessaire de revenir à des modes de vies plus sobres et respectueux de la nature. Si elle reconnaît que de nombreux changements doivent se faire au niveau politique, la Noirmonière est persuadée que «faire des choses à notre portée pour l’écologie peut tout à fait allier curiosité et plaisir». Surtout, «nous pouvons vivre simplement en étant heureux», affirme-t-elle avec bienveillance.

Le Quotidien Jurassien

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