"Avant, j’avais une vie carrée. Normale. Aujourd’hui, c’est la débrouille, la survie "
Porte de la Villette, au nord-est de Paris. À peine sorties de la bouche de métro, les Jurassiennes réalisent qu’elles sont sorties des beaux quartiers. Larguées dans un univers de barres d’immeubles et d’enchevêtrement de routes.
Des tas de détritus jonchent le sol. "Ça craint, c’est la zone", fait remarquer Magali. Elles ne le savent pas mais l’endroit n’est effectivement pas des mieux famés. L’automne dernier, ce quartier du 19e arrondissement était encore celui de la "défonce". Les consommateurs de crack – la drogue du pauvre – y avaient établi leur campement. Depuis son évacuation, "ça a beaucoup changé", se réjouit Ève, la responsable du centre de distribution des repas chauds qu’elles rejoignent.
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